«On n’arrête pas le progrès», dit
l’adage. Cela vaut sur les plans technique et culturel. Ce qu’on appelle aussi
l’évolution des mœurs accompagne en fait le progrès technique comme son ombre,
contribuant à ériger, au cœur même du discours progressiste, un sentiment de
fatalité, comme si les choses ne pouvaient aller autrement. Critiquer cette religion
apparaît du coup comme une faute, un péché qui peut mener à l’exclusion. À
travers l’analyse de romans, films, essais et l’examen de diverses
manifestations culturelles contemporaines, Gilles McMillan montre que
l’opposition classique entre progressistes et conservateurs est maintenant
largement dépassée, les uns et les autres ayant massivement adhéré à la
religion du progrès. Il affiche ouvertement sa mauvaise foi à l’égard de cette
religion et, inspiré par l’œuvre de Réjean Ducharme, il reprend à son compte une
phrase de Johnny, le narrateur de Gros
mots : «c’est comme ça, on est sauvés si on a la mauvaise foi…»
Gilles McMillan a
publié La contamination des mots
chez Lux Éditeur en 2014, L’ode et le désode,
un essai sur Réjean Ducharme, chez l’Hexagone en 1995, et de nombreux
articles dans diverses revues (dont Contre-Jour,
Hors Champ, L’inconvénient et Liberté).
Il a également fait paraître des textes polémiques dans les sections «Opinions»
et «Idées» du quotidien Le Devoir.
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